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Fin de journée d'automne sur Château-Chalon.

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vendredi 21 février 2014

Le Vernois 39210

Feuille de vigne de l'année précédente.


      Le ciel vient juste de se voiler alors que j'arrive sur la Place de la Mairie de ce charmant village viticole; la température restant très douce pour ce fin février, la petite ballade sera quand même très agréable. Je m'enfonce dans ce beau vignoble, encore en hibernation profonde en cette fin de saison froide.
       Le vignoble du Vernois, en 1970, fut le premier a être remembré en France, ce qui l'a bien relancé, au point de faire aujourd'hui de la commune du Vernois, la deuxième du vignoble jurassien. Après le remembrement, les viticulteurs de ces coteaux décidèrent de construire un réseau de drainage des eaux de ruissellement , avec bassin de rétention, ainsi qu'un réseau de 22 km de larges chemins en béton desservant toutes les parcelles, afin d'éviter les gros dégâts que pourraient occasionner de violents orages, comme ce fût le cas en 1961.
       Ce vignoble, étendu sur les coteaux des Byards à pentes faibles (la commune a une altitude allant de 269 à 317 mètres) est surmonté par un secteur plus abrupt et boisé, morphologie qui s'explique par la différence de nature des roches du sous-sol, le vignoble se situant sur des marnes sensibles à l'érosion, les bois recouvrant une roche calcaire, plus résistante.
Le vignoble encore en plein sommeil hivernal.
    Au niveau du vignoble quelques petits escarpements rocheux correspondent à des calcaires  riches en gryphées (Gryphea arcuata), proches de nos huîtres actuelles. Les dépôts à l'origine de ces roches correspondent  à l'étage géologique du Sinémurien ( -196 à -190 millions d'années), début du Jurassique inférieur ou Lias.
Gryphée emprisonnée dans sa gangue calcaire.
D'autres Gryphées.
Gryphées (Gryphea arcuta) de petites tailles.
Autre fossile non identifié, voisin de nos Palourdes actuelles.
Empreinte d’Ammonite, Mollusque céphalopode, apparenté aux Seiches actuelles.
Belle cabane de vigne
         En redescendant les coteaux, rencontre agréable avec Pierre Granvaux, fils de viticulteur au Vernois, donnant encore quelques coups de sécateur et s'activant au brûlage des sarments; cette pratique se déroule en hiver, la taille achevée -ceci pour les vignes sur espaliers, comme c’est le cas ici- et permet d'éliminer les rameaux de l'année précédente qui ont été coupés lors de la taille. Pour cela il utilise un ustensile courant dans le vignoble jurassien, un "brûlot", appelé quelques fois "brûlette", gros bidon d'essence retravaillé posé sur un châssis métallique en forme de brouette.
       Autrefois la pratique était différente: les vieux bois, mis en fagots à terre au centre des rangs de vigne, étaient réunis sur une zone hors de la parcelle pour y être brûlés, mais l'opération plus éreintante, demandait aussi plus de main d’œuvre... alors vive les "brûlots" !
       Pour Pierre, la sève n'est pas encore montée, ce qui est confirmé par ses derniers coups de sécateur, mais si les conditions climatiques restent toujours aussi clémentes, les vignes risquent de démarrer rapidement et un coup de gel tardif pourrait être alors désastreux.
Pierre Grandvaux, fils de viticulteur Vernoisien,
 au "brûlot", sécateur en main
         Sur le retour, alors que la lumière commence à baisser, je ne peux m’empêcher de prendre quelques photos d'un vieux pommier, envahi par les lichens et parasité par du gui (Viscum album), plante hémiparasite, dépourvue de racines qui se fixe à son hôte par un suçoir s'enfonçant dans le bois.
          Du temps des Gaulois les druides allaient couper le gui sacré du chêne en forêt la sixième nuit du solstice d'hiver, soit la première de l'année celtique. Les Gaulois attribuaient à cette plante des vertus magiques, chassant les esprits, assurant la fécondité des troupeaux...Aujourd'hui encore, au gui bien enraciné dans nos traditions, nous associons l'amour, la prospérité et bien d'autres choses encore...
A feuillage persistant (sempervirant),
 le gui est plus facilement repérable en hiver.
Les fleurs mâles et femelles sont portées par des touffes différentes (plante dioîque),
  se développant sur le même arbre ou sur des arbres différents.
De nouveaux suçoirs se sont infiltrés dans une branche,
 et une nouvelle "boule de gui" commence sa lente croissance.


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