En montgolfière...la tête dans les nuages...

La montgolfière "Liberty II". Photo prise en 2013.

             Ce matin debout à 4 heures et demie, quasiment à l'heure où je me couche les autres jours...ça fait un peu désordre, mais ma "noctambulité" a ses raisons d'être que je n'évoquerai pas ici...Ce matin, c’est mon premier vol en montgolfière, un cadeau que j'apprécie ayant souvent la tête dans les nuages, histoire de garder un certain équilibre et un certain recul devant les évènements de la vie: voilà pour le plan A, celui qui me fait bondir du lit. Pour le plan B, qu'il est préférable de prévoir, ce sera retour sous la couette. Rendez-vous est pris à Voiteur pour 6 heures 1/2 dans un premier temps, puis depuis la veille à 6 heures. Dès l'arrivée de l'aéronaute, le doute sur le départ s'installe... des courants thermiques, la forte chaleur dès l'aube, des vents un peu forts et instables à certains endroits, et c’est l'hésitation. Fort de sa grande expérience, il décide d'entreprendre l'aventure. Tout le monde s'installe dans la Land Rover et après 15 minutes de route, arrêt, mesure de la direction du vent avec un ballon de baudruche gonflé à l'hélium et boussole, estimation de sa vitesse...et cette fois la décision est prise , la "Land" prend la direction d'une prairie pour le décollage...aux environs de Crançot.

Les préparatifs du vol.

L'arrivée dans la pâture.

Après le déchargement de la nacelle, besoin de bonnes volontés
 pour basculer celle-ci en douceur malgré ses 200 kg. La nacelle
 a une structure métallique tubulaire. Le fond est en bois,
 le tour de la nacelle, sa structure intérieure sont en osier et rotin tressé,
 matériaux souples et très résistants, absorbant bien les chocs éventuels
 aux atterrissages. Elle est renforcée de bordures en cuir très épais
 protégeant l'ensemble lors des glissements de la nacelle sur le sol.

La nacelle étant en place, l'attention est portée sur l'enveloppe...qu'il
faut développer. Celle-ci a été fabriquée par Globos Ultramagic,
 un des grands constructeurs européens.

Solidariser enveloppe et nacelle par des câbles d'acier,
 fixés au cadre de charge métallique de la nacelle.

L'enveloppe est allongée sur une longueur de 25 mètres.

Ne pas oublier d'attacher la nacelle au "Land" sous peine
 de la voir décoller sans ses passager...

L'enveloppe est maintenant dépliée...il ne reste plus qu'à la gonfler.

Deux gros ventilateurs et deux personnes sont nécessaires pour gonfler
 l'enveloppe...Celle-ci est en nylon épais, matériau résistant aux hautes
 températures (300°C environ) et ne brûlant pas,
renforcée généralement  de polyuréthane.
 Sa structure est constituée de sangles verticales (dénommées "ralingues")
et horizontales (antidéchirement).
Pendant ce temps une troisième personne met en place
 le "panneau-parachute"qui se plaquera au sommet créant l'étanchéité
 de la montgolfière et qui pourra servir de soupape.

Derniers contrôles... Le "smile" correspond au panneau-parachute.

Les ventilateurs ayant remplis l'enveloppe aux 2/3 environ, l'aéronaute
 arrête les ventilateurs,s'installe aux commandes des brûleurs et envoie
 par intermittence du propane qui va chauffer l'air enfermé dans l'enveloppe,
 le rendant ainsi moins dense ce qui a pour effet, dans un premier temps
 de redresser l’aérostat, et dans un second temps, quand l'air sera
 suffisamment chaud, de faire décoller la montgolfière.
La température de l'air à l'intérieur de l'enveloppe est voisine des 100°C,
mais peut atteindre 125° C par temps chaud.

La montgolfière se redresse il va être temps de grimper dans la nacelle...

Le vol tant attendu...

 Philippe Thevenot reste à terre et aura charge
de nous récupérer à l’atterrissage.
"Larguez l'amarre!", sans hésiter"Liberty II" en profite
 pour prendre la poudre d'escampette.

L’ascension est très douce...

La "Land" n'est déjà plus qu'une toute petite chose,
 perdue dans la campagne..
Maintenant je vous laisse admirer la campagne jurassienne qui s'éveille...

Allain Sarrazin l'Homme qui doit jouer en finesse
 avec son aérostat, peu domptable, qui obéit
 surtout aux vents et aux courants thermiques,
 et aujourd’hui ils sont assez instables.

La reculée de Baume-les-Messieurs, encore endormie
sous son voile de brumes matinales.

A droite Château-Chalon sur son éperon rocheux.

Le centre de Voiteur.

Château-Châlon se réveille doucement.

Château-Chalon à gauche, dominant Voiteur
 et gardant l'entrée de la Reculée de Baume-les-Messieurs.

Vue globale de Voiteur.

Menétru-le-Vignoble encore dans les brumes matinales.

Saint-Lamain et son église.

Le Château de Saint-Lamain, autrement dénommé, le Château de la Sauge.

Au loin les ruines du fort de Toulouse-le-Château.

Le vol se termine, une pâture susceptible de nous réceptionner est en vue,
la montgolfière descend, quelques ajustements de gaz,
puis fermeture des robinets, c’est le contact, trainée sur quelques mètres,
 ouverture du "panneau-parachute" pour laisser s'échapper l'air encore chaud,
 c’est l'immobilisation. Tout le monde descend.

Fin du voyage au pays des oiseaux...

Bel atterrissage, malgré de forts courants thermiques instables.
Le vol s'est pratiqué à une hauteur moyenne de 150-200 mètres
 au-dessus du sol et la consommation à été de 50 kg de propane environ.
Il ne reste plus qu'à décrocher l'enveloppe et la plier.

L'enveloppe réintègre son sac après bien des efforts.

Les dernières mises en place sur la remorque.

Et maintenant place au toast des "aéronautes"...
la tête toute encore au pays des oiseaux, les yeux éblouis par la
 terre jurassienne vue depuis les airs, les oreilles imprégnées des chuchotements
 du vent, des petits bruits lointains de la campagne survolée, et du rythme libre
 des courtes détonations du gaz embrasé s'échappant violemment des brûleurs.

Merci pour ce merveilleux cadeau.

"Liberty II" est une montgolfière appartenant à:
Espace Montgolfières